Son œuvre


Les Fers
Chauve-souris, 1954, fer soudé, 144x215x12cm
L’initiation à la soudure à l’arc en 1949 pousse définitivement César à travailler les rebuts métalliques. Ce n’est qu’à partir de 1954 qu’il commence véritablement la série. Les Fers sont des sculptures obtenues grâce au soudage de différents déchets métalliques entre eux. Cela donne lieu à des œuvres singulières, puisque elles sont en partie définies par  les matériaux qu’il trouve et sélectionne, qui contraignent la forme. En même temps, cela permet d’obtenir un résultat expressif, texturé, et en aucun cas lisse. Même dans ce travail de sculpture assez classique, on ressent une véritable force. Ces sculptures sont le fruit d’un important travail de soudure et  d’assemblage de morceaux de métal divers. 






Les Compressions
César, Ricard, 1962
Compression dirigée d'automobile
153 x 73 x 65 cm
En 1960, César découvre la presse hydraulique, presse capable de compacter des voitures. L’installation d’une de ces presses à Gennevilliers, en banlieue parisienne, le décide à expérimenter cette technique. De là naissent les Compressions. Il se contente d’abord de compacter des voitures en parallélépipèdes, pratique très objective puisqu’il garde l’objet qu’il veut compresser dans son intégralité. C’est à cette époque qu’il rejoint les Nouveaux Réalistes. Puis il se tourne ensuite vers les « Compressions dirigées ». Pour ce type de Compressions, il choisit au préalable les matériaux qu’il va utiliser et les dispose en fonction du rendu qu’il veut obtenir. En cela, il se détache du néo-réalisme, car il affirme clairement une subjectivité quand à l’esthétique de l’œuvre finale. Il compressera aussi toutes sortes de matériaux : papier (par exemple Un mois de lecture des Bâlois, une des œuvres les plus monumentales de César, aujourd’hui disparue), tissus, etc… il compressera aussi des bijoux, qu’il remettra a leur propriétaire sous forme de pendentif. Enfin, le trophée des César est la reproduction d’une compression commandée à César.

Trophée des César, 1975, bronze poli, h29 cm, 3.2 kg




 
Les Empreintes Humaines

En 1956, César est invité à participer à une exposition intitulée La Main, de Rodin à Picasso. Aucune de ses œuvres ne correspondant à cette thématique, il doit créer. C’est à cette époque qu’il découvre l’agrandissement pantographique, technique permettant d’agrandir presque à volonté un moulage. Il décide alors de mouler son pouce, et en fait un agrandissement de 40 cm de hauteur en plastique rose.  Cette œuvre donne alors lieu à une série de déclinaisons; des pouces bien sur, mais aussi des index, des poings, des mains ouvertes et fermées, et des seins. Etant alors plus reconnu, il a accès à plus matériaux : le bronze, la résine, mais aussi le cristal et le marbre. Son travail est plus diversifié, ces nouveaux matériaux offrant de nouveaux aspects de texture et de nouvelles couleurs. De plus, la technique utilisée lui permet des variations d’échelle importantes, le plus grand pouce de la série mesurant 12m de hauteur (pour plus de détails sur cette œuvre, cliquez ici).

Pouce, 1981, 12m, installé dans le quartier de la Défense depuis 1994



Les Expansions

Expansion n°14, 1970
En 1967, César découvre la mousse polyuréthane et sa capacité d’expansion. Le fait de pouvoir faire des œuvres de grande dimension très légères le séduit aussi. Ce médium va donner lieu à une nouvelle série : les Expansions. cette série s'oppose à la serie des Compressions. Il laisse couler de la mousse polyuréthane sur le sol, ou bien à partir d’un support. Il joue sur les mélanges, sur les temps de solidification, et, à l’instar des compressions, il peut aussi diriger la coulée. Il fait aussi des coulées en fonte de fer, destinées a être mise à l’extérieur. Dans un dernier temps, il peut tailler les masses figées ou bien se livrer à un long travail de finition en trois étapes afin de pérenniser les œuvres : nappage au moyen de résine de polyester, ponçage et masticage puis application de couches de laques acryliques de plus en plus transparentes. Les Expansions déclinées en plusieurs dizaines de variantes, montrent encore une fois l’attrait de César pour l’expérimentation. Il réalise aussi des coulées en public, happening qu’il coupe comme un gâteau pour donner un morceau de l’œuvre à chaque invité. Il réalisera ces performances jusqu’à la fin de sa vie.
Expansion n°35 rose, 1971, 40x126x135cm